Une législation européenne allégée pour les cépages résistants

Ce 26 avril se tenait à Calvi en Corse, le congrès de la Confédération Nationale des Producteurs de Vin et Eaux-De-Vie de Vin à Appellations d’Origine Contrôlée. Lors de cet évènement, Raimondo Serra, représentant de la Direction Générale de l’Agriculture et du Développement Rural de la Commission Européenne a alors proclamé que l’Europe envisageait de modifier positivement la réglementation entourant les indications d’origine des cépages.

L’Europe, une terre de technocrates

Loin des réalités du terrain, les législations successivement mises en place par la Commission Européenne concernant les cépages et les exploitations viticoles dans leur ensemble cloisonnaient la culture de nombreux cépages notamment ceux dits résistants. Même si depuis quelques années, il est possible d’intégrer au cahier des charges des adaptations liées aux contraintes environnementales, en pratique il n’y a pas ou peu d’évolutions notables.

Ces lois régissant la viticulture obligeaient entre autres la culture de variétés Vitis Vinifera dans les vins portant le label d’Appellation d’Origine Protégée. La politique d’ouverture engageait par l’Europe est donc une aubaine pour les vignerons qui verraient s’assouplir le cahier des charges des vins AOP.

Raimondo Serra clamait : « Arrêtons d’interdire ce qui ne doit pas être interdit ! » ce qui s’inscrit directement dans cette volonté d’ouvrir la porte à une renouveau viticole et une souplesse administrative qui changerait radicalement de la lourdeur actuelle. Cette initiative a d’ailleurs été amorcé par l’homologation d’un vin danois intégrant une variété hybride. Une grande première européenne qui fût cependant décriée par les membres de la CNAOC.

Une lente ouverture française

Néanmoins, même si la Commission Européenne fait entrer en vigueur cette législation assouplie, la France devra la faire suivre au sein de ses institutions qui la mettront en place. Et, ce notamment grâce à l’Institut national de l’Origine et de la Qualité. Ce dernier s’est montré particulièrement procédurier lors de la réunion  « Adapter dès maintenant la viticulture AOC pour 2050 » essuyant ainsi plusieurs critiques.

Ainsi, même si l’Europe modifie considérablement la réglementation autour des cépages résistants, son application ne sera effective qu’après la validation du projet par INAO. Puis, après la modification du cahier des charges. Autant dire que cette ouverture n’est pas prête de se faire sur le territoire. Le renouvellement des indices géographiques français est donc au point mort.

Cette constatation faite par de nombreux vignerons a fortement déplu au Président du Comité « Vin AOP » de l’INAO, Christian Paly. Ce dernier n’a pas manqué de souligner que des évolutions avaient été faites grâce à lui et ses appuis au sein du Ministère de l’Environnement. Notamment concernant l’irrigation des vignobles.

Néanmoins, la longue route annoncée n’amenuise pas pour autant la volonté grandissante des vignerons français d’étendre les variétés de cépages homologués AOP. Ils semblent avoir été entendus par l’Union Européenne, ce qui laisse entrevoir de nouvelles perspectives d’avenir pour la viniculture française.

Une législation européenne allégée pour les cépages résistants

À VIVRE OU À OFFRIR

Parrainez des pieds de vignes c’est suivre l’élaboration du nouveau millésime avec le vigneron et recevoir ses bouteilles étiquetées à son nom !

CADEAU plébiscité PAR LES AMATEURS DE VIN