Les vins bleus, nouveaux venus dans le monde du vin il y quelques années, sont une vraie curiosité. En effet le « vin de la mer » nommé ainsi pour sa couleur rappelant la couleur de la mer ou de l’océan navigue en eau trouble.
Ce vin bleu produit en Corse sous la marque Imagyne est saisi par la justice. Une enquête avait été ouverte pour « pratique commerciales trompeuses »
Vin bleu et règlementation
Règlementation
Le vin est soumis à une règlementation très stricte. « C’est le produit obtenu exclusivement par la fermentation alcoolique, totale ou partielle, de raisins frais, foulés ou non, ou de moûts de raisins » rappelle la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et tout ajout « d’ingrédient qui ont une propriété colorante » est strictement interdit par la réglementation européenne.
Jusque-là, la boisson est encore décrite comme un “vin bleu unique (vin de la mer) et surprenant, nourri par les minéraux naturels, des herbes et des algues (spiruline)”. Le site affiche même un certificat de pureté, sanitaire et de libre vente du vin, daté de 2017.
Une version désormais remise en cause par le procureur d’Ajaccio, Eric Bouillard, qui a annoncé l’ouverture d’une enquête pour « pratiques commerciales trompeuses ». Des perquisitions ont eu lieu chez le producteur du vin bleu afin d’éclaircir certains points.
Le vin bleu : une supercherie
La preuve par la science
Ce sont des étudiants en chimie analytique à l’université Paul-Sabatier Toulouse 3 qui ont percé le mystère du vin bleu. Leur étude a été publiée dans l’édition d’août 2019 de la revue European food research and technology. De longues analyses ont permis d’identifier que la couleur du vin résulte bien d’une molécule non naturelle. Un colorant alimentaire présent dans le vin permet donc d’expliquer sans ambiguïté la couleur bleue du vin de la mer.
La molécule trouvée par les étudiants en chimie découvre la présence de la molécule E133 correspondant au bleu brillant FCF. Qui est un composé chimique de couleur bleue foncé.
Le bleu brillant FCF (E133), après avoir été interdit dans de nombreux pays européens, a finalement été autorisé dans toute l’Union Européenne. Sa consommation présentant divers risques : allergies, hyperactivité, asthme… il est fortement déconseillé et plus particulièrement chez les enfants.
Le vin bleu : un constat sans appel
Le commerçant se défend que ce colorant n’est utilisé que sous forme de sel minéral servant à stabiliser la couleur du vin. Mais les rapports sont formels, le vin de la mer ne peut être commercialisé comme un vin puisqu’il ne respecte pas la réglementation qu’on lui impose.
Pour la DGCCRF, l’objectif premier reste d’avertir les consommateurs, qui pourraient être tentés par ce breuvage présenté comme un vin et vendu « très cher » (autour de 30 euros la bouteille). Et qui n’est en réalité « pas du vin ».
Un cocktail aromatisé
Du vin bleu au cocktail bleu
Les producteurs ont tenté de changer la dénomination de vin en cocktail aromatisé pour cette cuvée. Cependant cet effort est vain. En effet pour changer l’appellation de leur produit en “cocktail aromatisé » il faut que la boisson soit aromatisée. Mais là encore, la dénomination est trompeuse puisque la nouvelle version d’Imajyne ne contient pas d’aromatisant.
De plus un nouveau problème apparait pour cette nouvelle version. Imajyne a utilisé un autre colorant, le E131, aussi appelé bleu patenté V. Que l’on retrouve par exemple dans les bonbons “Schtroumpfs” de Haribo.
Mais les producteurs ne comptent pas s’arrêter de si tôt. Effectivement ils défendent leur point de vue et promettent prochainement une cuvée sans aucuns colorants.
Sources :
https://avis-vin.lefigaro.fr/wine-box-par-my-vitibox/o138365-les-secrets-du-vin-bleu
https://www.francetvinfo.fr/culture/cuisine-et-gastronomie/on-vous-explique-pourquoi-le-business-du-vin-bleu-tourne-au-vinaigre_3561531.html