Qu’il soit rouge, rosé, ou blanc, le vin est ancré comme étant un incontournable de la gastronomie française. Mais à une époque où les composants néfastes et pesticides agricoles sont pointés du doigt, les vins naturels pourraient bien être la nouvelle résolution des consommateurs.
Un regain de saveurs originelles
La vin naturel est en vogue, mais n’est pas officiellement reconnu puisqu’il n’est seulement défini selon le cahier des charges de l’Association des Vins Naturels, regroupant une cinquantaine de vignerons. Indépendant, il n’a donc pas à essuyer les restrictions de l’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC). L’idée de fabriquer des vins naturels ne date pas d’hier.
Les grèves ouvrières viticoles au début du XXe, et la Révolte des vignerons du Languedoc produisait déjà un vin naturel, composé de jus de raisin sans ajouts artificiels. À la veille de la Première Guerre mondiale, des rassemblements étaient organisés pour favoriser la reconnaissance du vin naturel. Des révoltes qui se sont avérées concluantes, puisque la loi du 29 juin 1907 interdisant le mouillage du vin par ajout d’eau et la trop grande quantité de sucre fut votée dans la foulée.
Qu’est-ce qu’un vin dit naturel ?
Le vin naturel, parfois appelé vin nature pourrait se définir comme l’expression naturelle du terroir, visant à revenir vers des saveurs originelles. Ce vin est réalisé à partir de grappes de raisins issues de l’Agriculture Biologique ou biodynamique, sans pesticides, engrais, sucre ajouté, tannins, ou autres intrants œnologiques, à l’exception d’une faible quantité de soufre. En effet, les doses d’anhydride sulfureux restent extrêmement limitées, puisque seulement 30mg/l pour les rouges, et 40mg/l pour les blancs sont autorisées. Les interventions techniques sont également très contrôlées.
Celles-ci peuvent altérer la vie bactérienne du vin et modifier son caractère : les vendanges sont par conséquent, faites manuellement. Le vin naturel se différencie des autres catégories de vin, de par les milligrammes de soufre par litre ajoutés. Selon les normes de l’Union Européenne, le vin conventionnel rouge prévoit une dose n’excédant pas 160 mg/litre de soufre, tandis que le vin rouge issu de l’Agriculture Biologique peut contenir une dose maximale de 100 mg/litre. Le vin rouge Demeter, nommé également biodynamique, peut comporter quant à lui, jusqu’à 70 mg/litre de soufre.
Concernant leur conservation, les vins naturels requièrent une attention particulière puisqu’ils ne sont pas fixés par des intrants. Mais à l’instar des autres catégories, certains vins sont taillés pour la maturation tandis que d’autres seront appréciables dans les 5 années après la mise en bouteille. Mais n’ayez crainte, vos papilles sauront les apprécier. A noter que, pour les plus exigeants, une autre section catégorisée dans les vins naturels s’avère être encore plus authentique : les vins sans aucun intrants ni sulfites, autrement appelés Sains.
Vin naturel vs vin bio
Un vin bio est un vin élaboré selon les principes de l’agriculture biologique côté vigne et cave. Cette dénomination est réglementée depuis 2012 par un cahier des charges européen. Pour obtenir le label AB, les vignerons doivent être certifiés par un organisme de certification tel qu’Ecocertpar exemple. Ce dernier vient contrôler qu’il n’y ait aucune utilisation de produits chimiques dans les vignes. En effet, le vigneron peut par exemple utilisé du cuivre, du soufre. De plus, la liste des additifs autorisés lors de la vignication est très cadrée. Il est notamment interdit d’employer des colorants, arômes ou agents de conservation synthétiques.
La quantité de soufre utilisée lors de la vinification est aussi analysée. Le vigneron a le droit d’en utiliser 100mg/litre pour le rouge, 150mg/litre pour le blanc. Aucune restriction côté acidification, désacidification, traitement thermique, intégration de tanis, levures ou copeaux de bois.
Autre point important, pour obtenir sa mention « bio » le vigneron doit s’engager à utiliser la même méthode de récolte durant 3 ans. Lors de la seconde année, il est autorisé à indiquer la mention « En conversion vers l’agriculture biologique » sur son vin.
Et le vin biodynamique ?
La biodynamie est une pratique très ancienne, qui est née en 1924. On peut la définir comme un véritable échange entre le vigneron et sa vigne. Premier point commun avec le vin bio, pour élaborer un vin biodynamique, aucun produit chimique ne doit être utilisé pour la vigne. La liste d’additifs autorisés est beaucoup plus restreinte que pour le vin bio. Par exemple, les quantités de soufre autorisées sont encore plus faibles (70 mg/litre pour le rouge et 90 mg/litre pour le blanc). Le cuivre est également utilisé deux fois moins utilisé par rapport au biologique. En biodynamie, la limite est de 15 kg. Bien que les certificateurs Demeter et Biodyvin soient chargés de vérifier la production, il n’existe pas de règlement officiel européen.
L’objectif de la biodynamie est de redynamiser la vigne, de renforcer ses défenses naturelles et préserver la fertilité des sols. Pour cela, les vignerons emploient de nombreuses préparations à base de plantes et de minéraux qu’ils font infuser, macérer et dynamiser. Le calendrier lunaire est également très utilisé par les vignerons.