La vinification est un procédé qui peut aussi faire appel à des produits d’origine animale. De ce fait, il ne faut pas s’étonner de la multiplication des certifications vegan. La question se pose alors de savoir s’il s’agit d’un véritable engagement éthique ou si le but est simplement de gagner des points sur le plan marketing.
Une pratique en passe de se généraliser
Interrogé en tant que travailleur affecté à l’oenotourisme au sein de la coopérative viticole Rhonéa, Gabriel Valverde indique que le vin vegan s’inscrit comme une corde de plus à leur arc.
Cette entité rassemble plus de 200 viticulteurs éparpillés autour de la Dentelle du Montmirail, dans le Vaucluse. Elle représente 2000 hectares exploités par des vignerons et une production de plus de 8 millions de bouteilles à l’année. Aujourd’hui elle va même plus loin en dotant l’ensemble de sa production du label vegan, du moins à partir du millésime de cette année.
Le logo V-label sera ainsi présent sur toutes ses bouteilles de rosé, de rouge, de blanc… et ce, afin d’attester que sa production n’a fait appel à aucun produit d’origine animale. Ce qui la met en conformité avec les aspirations de l’Union végétarienne européenne, une association engagée dans la promotion du véganisme et du végétarisme.
Il faut savoir que l’étape de la vinification qui peut impliquer l’utilisation d’ingrédients d’origine animale est constituée par le collage. Appelé aussi clarification, le collage consiste à débarrasser le vin de ses particules qui s’agglutinent à la surface.
Ainsi, le vin aura un meilleur rendu esthétique tout en étant assez stable pour que l’arôme soit préservé.
Revenant à la coopérative Rhonéa, celle-ci a déjà pris de l’avance dans le domaine du vin vegan. En effet, son rouge appartenant au millésime de 2016 était déjà clarifié avec un produit tiré des petits pois. Et ce, sans produits de synthèse ou encore animaliers (colle de poisson, l’albumine des œufs, la caséine du lait)…
Vin vegan : des appellations variées
Le vin vegan, en plus de se généraliser auprès de nombreux producteurs, se voit aussi appliquer des labels différents d’une coopérative à une autre.
L’appellation vegan permet de se démarquer et de faire la différence dans un marché où la concurrence affiche des dimensions internationales. Sans cette mesure, il est plus difficile à certains exploitants de rivaliser avec les crus plus connus.
De plus, le vin vegan permet de satisfaire une cible particulière constituée par les personnes qui choisissent leur vin en fonction d’un mode de consommation différent.
Selon Rickman Haevermans, on assiste actuellement à un marché dans lequel se développe une bulle vegan. Ce constat aurait tendance à se confirmer lorsqu’on se tourne vers des pays comme les Etats-Unis, l’Allemagne, la Scandinavie, le Royaume-Uni…
Revenant à la production viticole en particulier, les producteurs ne s’appuient évidemment pas uniquement sur la caractéristique vegan pour assurer la qualité de leur vin. Le goût, mais aussi le coût ne sont pas affectés par l’appellation.
Il ne faut pas non plus oublier que le vin vegan accompagne toujours la viande, ce qui en fait un produit ouvert à tous les profils.
Enfin, on ne confondra pas non plus le label vegan avec les produits bio ou issus d’un mode de production durable. Il signifie tout simplement qu’aucun ingrédient d’origine animale n’est entré dans son processus de fabrication.
A côté du vin labellisé vegan, il existe également des productions qui, sans faire appel à cet étiquetage, adopte des méthodes s’apparentant à celles utilisées pour faire du vin vegan. Il en est ainsi du vin qui porte les inscriptions « non collé, non filtré ».