On parle de vins biologiques mais qu’est-ce que cela signifie exactement ? Comment devenir un vigneron bio ? En réalité, il faut savoir que ce n’est pas le vin qui est bio, mais le raisin dont il est issu. Depuis 2012, il existe le label Agriculture Biologique (AB) qui s’obtient que si le vigneron respecte un cahier des charges défini par l’Europe…
Qui sont les viticulteurs bio ?
En Franche, on compte 1 488 viticulteurs bio et 16 428 hectares sont déclarés en viticulture bio (1,4 % du vignoble français). Parmi eux, 10 à 15 % utilisent la biodynamie. En haut du podium, c’est le Languedoc-Roussillon qui a 5 031 hectares déclarés bio soit 31 % de la surface viticole bio en France ! Vient en seconde place la Provence-Alpes-Côte d’Azur avec 22 % de la surface viticole bio.
Vin biologiques : les critères
Concrètement, le vigneron doit utiliser des produits naturels et bannir l’usage de pesticides et autres produits chimiques (engrais et OGM) mais pas que. En effet, d’autres critères sont à respecter durant toutes les étapes de vinification, jusqu’à la mise en bouteille.
Ainsi, pour la vinification, le vigneron s’engage à n’utiliser que des composants certifiés bios. Ainsi, le sucre, les différents concentrés et l’alcool vinique sont récoltés ou fabriqués sans aucun produit chimique. Il y a aussi des limites à respecter concernant l’ajout de sulfites. L’acide sorbique ou le sulfate d’ammonium sont interdits.
Les méthodes ci-dessous sont notamment strictement interdites pour produire un vin bio :
- L’utilisation de traitements physiques pour éliminer l’anhydride sulfureux
- La stabilisation tartrique du vin par l’usage d’électrodialyse ou d’échangeurs de cation
- La concentration fragmentaire par le froid
- La désalcoolisation incomplète du vin
Un contrôle annuel est réalisé pour vérifier le respect de ces critères et conserver la certification bio. Les certificats et la traçabilité des étapes d’élaboration du vin doivent être fournis par le vigneron pour vérifier que toute la chaîne respecte le processus bio. Ce n’est pas tout ! Après la mise en bouteille, des analyses de SO2 sont menées pour contrôler le taux. Ce dernier doit respecter les critères de la vinification biologique.
Reconnaitre un vin bio
Si lorsque vous vous promenez dans des vignes vous voyez des semis d’herbes, des plantes florales et la présence d’une faune bien vivante, alors c’est que vous êtes certainement dans une vigne bio.
Depuis 2012, le label AB n’est plus obligatoire. Cependant, certains vignerons continuent de l’afficher sur leurs bouteilles. En revanche, le label bio européen apparu depuis cette date et est lui obligatoire.
Le mieux est de vérifier que les mentions « vin issu de raisins de l’agriculture biologique » et « vin bio » figurent sur la bouteille.
Différences entre vin biodynamique et vin naturel
Le vin biodynamique nécessite une méthode qui encore plus loin que celle du vin bio. Calendrier lunaire, préparations à base de plante,… Le vigneron qui produit ce type de vin, est particulièrement proche du terroir. Il prend grand soin de la vie du sol pour que les échanges entre sol, racine, ciel et plante soient intenses. L’objectif est d’obtenir de meilleurs raisins et donc de meilleurs vins.
Le vin biodynamique autorise le collage du vin et la filtration et la chaptalisation pour les pétillants. Cependant, à l’instar des vins bio, l’utilisation de dose de soufre est plus limitée.
Concernant le calendrier lunaire, la biodynamie prend en compte trois rythmes lunaires différents. D’abord, le rythme sidéral : il s’agit du passage de la Lune devant les douze constellations du zodiaque lors de sa rotation annuelle autour de la Terre. Ensuite le rythme tropique, qui correspond aux phases de Lune ascendante et descendante. Et enfin, le rythme synodique, qui correspond aux phases croissantes et décroissantes de la Lune.
Le vin naturel quant à lui, combine les process du vin bio et du vin biodynamique en allant encore au-delà. Aucun intrants ni techniques visant à modifier le jus originel, mis à part le soufre n’est autorisé… En réalité, il faut savoir que le vin naturel n’existe pas officiellement. Cependant une cinquantaine de vignerons faisant partie de l’Association des Vins Naturels ont rédigés un cahier des charges qu’ils se doivent de respecter.
Devenir un vigneron bio
Pour obtenir sa mention « bio »le vigneron soit s’engager sur 3 ans à modifier de sa méthode de récolte. Au bout de la 2ème année, il peut enfin apposer la mention « En conversion vers l’agriculture biologique » sur ses bouteilles.
L’objectif de la culture biologique de la vigne est d’offrir au vin une meilleure représentation de son terroir tout en étant plus plus respectueux de l’environnement. Cependant, devenir vigneron bio, ce n’est pas qu’obtenir un logo sur une étiquette, c’est aussi modifier sa façon de penser, élaborer ses vins autrement et le tout dans le respect du terroir et de la nature.