Le réchauffement climatique est à l’origine de nombreux maux dans la culture de la vigne. Il impacte ses arômes, la précocité des temps de vendanges et toutes les conséquences qui en résultent dans la production du vin.
Partant de ce constat, il est plus que jamais temps d’inverser la tendance. Heureusement, des actions peuvent être entamées pour bénéficier de changements à partir de l’adaptation des pratiques.
Les conséquences du réchauffement climatique sur les vignes
Pour que nos vignes puissent s’adapter et résister aux conséquences néfastes du réchauffement climatique, il faut commencer par se tourner vers les problèmes subis par les vendangeurs. Ces derniers travaillent dès le début du mois d’août comme les blancs du Languedoc, d’autres vers la fin de ce même mois comme les vignerons du Nord de la France.
Les vendanges prématurées deviennent de plus en plus fréquentes alors que trois décennies auparavant, on ne s’attelait à cette tâche que 3 voire 4 semaines plus tard.
La première conséquence se fait ressentir du côté de ces vendangeurs qui effectueront leur mission sous une chaleur intense. Et ce, sans pouvoir compter sur la fraicheur apportée par l’Automne. Ensuite, viennent les pertes en production dans la mesure où ces vendangeurs font perdre environ 12% en temps de récolte à cause de l’exigence de pauses dues à la chaleur.
On n’oubliera pas que le soleil rend les raisins plus sucrés. Ils produiront ensuite du vin de la même nature, ce qui induit un pourcentage plus important en alcool. C’est toute l’ampleur des conséquences du réchauffement climatique sur le profil aromatique des vignes.
Ce phénomène de réchauffement entraine également une fragilisation des ceps. Cette précocité des récoltes est d’ailleurs due au fait que la végétation en elle-même est condamnée à démarrer plus tôt à cause d’un hiver qui n’est plus aussi rude qu’auparavant.
Avec une vigne qui bourgeonne en mars, les risques induits par le gel ne peuvent que l’atteindre puisqu’ils perdurent jusqu’au mois de mai. Le mois d’avril dernier, la majeure partie de la production viticole française a ainsi subi les ravages du froid en pleine floraison.
C’est le sort qui sera réservé aux cépages dont la maturité est naturellement précoce. Or, c’est le cas du gamay, du chardonnay ou encore du sauvignon, fortement présents en France.
Les solutions à préconiser
Face à cette situation plus qu’alarmante, force est de constater que les solutions possibles sont loin de couvrir l’ensemble des conséquences néfastes du réchauffement climatique sur les vignes.
Si l’on optait pour une montée des vignes vers les territoires du nord pour suivre le rythme d’augmentation de la température, ce serait occulter toute l’importance accordée au terroir. Ce, dans la mesure où la région dans laquelle le vin est produit influence l’appellation qui lui est donnée.
Ainsi, à l’image de Taittinger qui s’est déjà doté d’une soixantaine d’hectares de terrain dans le Kent aura du mal à baptiser son vin « Champagne » lorsque celui-ci aura été produit d’une vigne anglaise.
Une plantation tardive fait aussi partie des alternatives à considérer pour permettre une floraison en dehors des périodes de gel. Ainsi, les vendanges se feraient de nouveau en période normale, soit en septembre.
On peut aussi creuser vers la création de cépages plus résistants, capables de survivre à un climat plus chaud et ce, en requérant l’aide des ampélographes afin qu’ils redonnent vie à des cépages du XIXè siècle, ceux qui ont pu échapper au phylloxéra, une maladie qui a fait des ravages sur les vignes européennes de l’époque.
L’INRA a en tout cas commencé un projet dans ce sens afin d’identifier les cépages les plus résistants. On attend encore de voir la suite.