Ministre de l’Agriculture depuis peu, Didier Guillaume est fermement opposé à la hausse des taxes sur le vin. Bien que de plus en plus de médecins montent au créneau, il semblerait que le gouvernement de Macron ne soit pas enclin à mettre en place d’une augmentation de l’imposition sur la boisson qui pourrait, notamment, aider à financer les fonds de lutte contre les addictions. Protégées par le Parlement, les taxes vinicoles sont donc gelées jusqu’à nouvel ordre.
Le vin « un alcool comme un autre » ?
D’un point de vue sanitaire, le vin a le même effet sur l’organisme que n’importe quel autre alcool. Néanmoins, il est important de noter que sa teneur en alcool est bien moins élevée que celle d’un spiritueux pour la même quantité bue. De plus, le vin est une part indivisible de la culture française à laquelle il sera difficile d’imposer une nouvelle gamme de prix liée à une augmentation des taxes autour de cette boisson. Cependant, chaque année près de 49 000 personnes décèdent à cause de l’alcool incluant donc le vin, c’est un chiffre non négligeable qui doit tout de même alerter les autorités sur les dégâts qu’il peut causer.
Face au lobby puissance de l’industrie vinicole et notamment via Audrey Bourolleau, conseillère au ministère de l’Agriculture, la situation n’est donc pas prête de changer. Et ce, malgré la lettre ouverte signé par de nombreux professionnels médicaux au Ministère de la Santé à propos :
- des coûts causés par la consommation d’alcool,
- de l’absence de prévention concernant l’addiction à l’alcool en particulier chez les plus jeunes
- du manque à gagner lié à cette taxation inégale sur le vin qui, on le rappelle, est la boisson alcoolisée la plus vendue en France.
L’activité vinicole prospère
Le poids de l’économie vinicole en France est important et « une hausse des taxes serait un coup de poignard dans le dos de la filière viticole ». En effet, la filière vin, en 2017, représentait 8,7 milliards d’euros engendrés rien que par les exportations françaises. À cela il faut ajouter 558 000 acteurs de la vigne ce qui en fait le premier secteur agricole de l’Hexagone. De plus la France entretient aussi sa renommée internationale grâce au rayonnement de sa gastronomie dont le vin fait partie. En terme de chiffre, la France, à elle seule, produit 16% du vin mondial issu de ses 750 000 hectares de vignes soit 10% de la superficie du vignoble planétaire.
En France, 85% des ménages déclarent acheter du vin tout au long de l’année pour le déguster à domicile parmi eux on retrouve 16% se déclarent comme consommateurs réguliers et 51% comme consommateurs occasionnels, c’est-à-dire une à deux fois par semaine.