Depuis dix ans, la grêle est devenue l’un des principaux fléaux touchant les vignobles. En effet, peu de moyens réels d’action étaient à la disposition des vignerons pour lutter efficacement contre les caprices de mère nature. De nombreux vignobles ont vu leur production ravagée à cause d’épisodes de grêle. Et les assurances permettant de couvrir les pertes liées à ce type de dégâts sont extrêmement coûteuses.
Jusqu’à il y a quelques semaines les filets anti-grêle étaient interdits pour les vignes AOC/AOP (Appellation d’Origine Contrôlée / Protégée) et IGP (Indication géographique protégée). Depuis le 19 juillet dernier, tous les vignobles peuvent donc se protéger grâce à ce dispositif…
Les filets anti-grêle désormais autorisés
Jusqu’à il y a quelques semaines, les filets anti-grêle étaient interdit aux vignobles AOC et AOP. Dans les autres vignobles, ils étaient tolérés, mais l’investissement nécessaire à la mise en place ce dispositif de protection n’était pas rentable, comparativement au prix de vente de ces vins. En effet, le coût des filets anti-grêle peut aller jusqu’à 20 000 euros par hectare…imaginez un peu.
Compte tenu des nombreux épisodes orageux de ces dernières années qui ont détruits bon nombre de vignobles, l’INAO (institut national de l’origine et de la qualité) a accepté un test de trois années sur les vins de Bourgogne, parmi les plus grands vignobles.
Au cours des trois années d’expérimentation, l’INAO, ainsi que le Bureau Interprofessionnel des vins de Bourgogne, ont procédé à de nombreuses mesures pour vérifier l’impact des filets anti-grêle sur la qualité du vin.
Il a notamment été mesuré, l’ensoleillement, la température, et l’hygrométrie. Mais également le degré de maturité du raisin, et le rendement.
Suite à ces mesures, l’INAO a reconnu que « les filets monorangs verticaux n’ont qu’une influence très limitée sur le mésoclimat de la vigne […] et sont compatibles avec une protection en appellation d’origine ».
Les filets anti-grêle sont donc autorisés depuis le 19 Juillet 2018.
Mais pourquoi cette interdiction précédemment ?
Avant cette expérimentation bourguignonne, l’INAO considérait que la mise en place de filets anti-grêle pouvait modifier les vins, compte tenu de leur action sur le climat (moins de vent, de pluie…etc.).
Parmi les autres raisons invoquées, on retrouvait également l’aspect esthétique des vignobles recouvert de filets anti-grêle et leur manque d’authenticité. Et bien entendu, il était aussi noté que le coût et le temps de déploiement de tels filets étaient importants.
Mise en place des filets anti-grêle
Même si l’INAO a donné le feu vert pour la mise en place de ces filets de protection, la mise en place demande encore un peu de temps.
En effet, chaque ODG (Organisme de défense et de gestion) devra déposer une demande auprès de l’INAO afin de modifier son cahier des charges.
L’INAO assure qu’il ne s’agit là que d’une simple formalité, et que les demandes devraient être traitées rapidement.