Certaines appellations font référence à des dénominations ancestrales. Grâce à leurs reconnaissance set à un encadrement législatif à l’échelle européenne, les traditions mais aussi les vins d’exception sont préservés et peuvent ainsi perdurer sans jamais perdre de leur qualité. C’est le cas des crus artisans du Médoc dont la renommée nationale n’est plus à faire. Cette appellation trouve son origine au XIXème siècle. Bi-centenaire, ce terme auparavant social est maintenant synonyme de qualités et de passion ce qui doit déplaire aux bourgeois des siècles passés qui l’utilisaient de façon péjorative.
Les vignerons-exploitants triés sur le volet doivent cependant répondre à un cahier des charges drastiques pour obtenir le temps d’un quinquenat cette appellation tant convoitée de « crus artisans ».
Les lettres de noblesses
D’antan, les crus artisans servaient à désigner les vins issus de l’activité parfois secondaire des artisans du coin. Parmi ces dénominations, on retrouvait donc bien sûr les crus bourgeois et ceux paysans. Un brin méprisante, cette catégorisation social des producteurs vinicoles n’est plus aujourd’hui.
En effet, depuis 1989, sous l’impulsion du Syndicat viticole des Crus Artisans du Médoc, l’appellation « cru artisan » est réglementée et reconnue par le droit européen. Il faudra cependant attendre 1994 pour que le premier texte auprès de la Commission européenne officialise les « crus artisans » dans la liste des mentions traditionnelles protégées soit publié.
Chaque année, de nouveaux vignerons obtiennent cette AOC gage de qualité. Cependant pour préserver toute l’authenticité de ce terme, il faut respecter quelques règles. En effet, « les exploitations autonomes de petite et moyenne taille, où le chef d’exploitation participe effectivement à la conduite de son vignoble, produit des vins AOC et commercialise sa production mise en bouteilles au château ».
Une liste quinquennale
Ces vignerons-artisans, tous situés dans l’une des huit appellations du Médoc : Médoc, Haut-Médoc, Listrac, Moulis, Margaux, Saint-Julien, Pauillac et Saint-Estèphe sont actuellement au nombre de 44.
Cette liste, méticuleusement dressée et qui donne l’exclusivité aux nommés, est revue tous les 5 ans et publiée au Journal officiel français. Cette révision permet de ne jamais perdre la qualité et ce qui fait l’essence même de ce vin : les traditions. De plus, cela permet à des nouveaux exploitants de rejoindre les rangs prestigieux des « crus artisans ».
Au delà de la qualité exceptionnelle du vin, on retrouve une passion pour les traditions vinicoles mais aussi pour les méthodes ancestrales de récolte et de vinfication effectués par des propriétaires terriens passionnés mais aussi la volonté de promouvoir et faire fleurir les petites exploitations aux potentiels infinis.
Bien plus qu’une appellation, il s’agit aussi d’un moyen de reconnaître le dur labeur et la passion des petits exploitants qui tout au long des saisons s’activent pour produire un vin remarquable dans les règles de l’art.