Laisser faire la nature à Buzet, dans le Lot et Garonne. Des vignerons ont décidé de tester un nouveau vignoble baptisé « New Age ». Le principe ?
Laisser faire la nature : une coopérative qui prône l’agroécologie
Plus de 180 adhérents qui possèdent à eux tous 2000 hectares de vigne, voici les membres de la coopérative des Vignerons de Buzet. Leur président a décidé depuis 2007 d’introduire petit à petit des changements dans le mode d’exploitation des vignobles afin de tendre vers une viticulture qui respecte la biodiversité des sols.
Avant d’inciter ces adhérents à bousculer leurs habitudes, la coopérative teste ses innovations sur son propre vignoble qui couvre 160 hectares. Ainsi, le président, Pierre Philippe, peut démontrer l’intérêt économique et technique. Dès lors, la direction peut choisir d’intégrer ou non l’innovation au cahier des charges afin qu’elle soit reproduite par tous les vignerons.
Quinze ans de changements
Depuis 2007, de nombreux changements ont donc eu lieu au cœur des vignobles de Buzet. Ainsi, les engrais chimiques ont été remplacés par des engrais naturels, les pesticides CMR, l’antibotrytis ont été supprimés.
Pour lutter contre l’esca, la maladie du bois, ces vignerons « New Age » ont une innovation quelque peu surprenante. En effet, ils ont installé au cœur de leurs vignes des boîtes à musique qui diffusent un peu le matin, un peu le soir, une musique classique qui permet ainsi aux vignes de recevoir des vibrations. Ces dernières vont stimuler les défenses du cep et affaiblir le champignon. Cette technique insolite est efficace puisque le taux de mortalité des plants a été divisé par trois.
Un vignoble New Age
Sur une parcelle de 17 hectares, Pierre Philippe a décidé d’implanter un nouveau vignoble. Ce dernier va être exploité sans apport d’eau, sans aucun engrais, sans cuivre, et sans produits phytosanitaires. Le but est ainsi de pouvoir suivre l’adaptation de la vigne et de laisser faire la nature.
La coopérative prône la préservation des sols en utilisant des couverts végétaux, ce qui permet d’enrichir la terre en matières organiques.
Sur un tiers de cette parcelle, les vignerons ont planté arbres fruitiers, haies, et créés des zones humides. Cela devrait permettre à la vigne de s’adapter plus facilement et de mieux résister aux fortes chaleurs.