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L’agroforesterie est une pratique ancienne, notamment en milieu méditerranéen. Il s’agit d’une mise en valeur des sols fondée sur une association d’arbres et de cultures, parfois d’animaux, sur une même surface. Tout son intérêt réside dans les interactions économiques (amélioration des revenus, diversification des productions), écologiques (amélioration du sol, modification du microclimat) et agronomiques entre les arbres et les plantes ou les animaux.
L’agroforesterie constituait l’essence de systèmes de production agricole intensifs dont la culture de la vigne faisait partie. C’est ainsi que les paysages agraires méditerranéens se présentaient sous forme de la célèbre trilogie « blé, olivier, vigne ». Le sol était occupé par les céréales tandis que la vigne s’accrochait aux branches taillées des oliviers. Cette technique existait aussi en Italie et perdure aujourd’hui dans certaines régions de France et d’Europe.
Arbres et vignes ensemble
Cette pratique, de plus en plus répandue dans les milieux viticoles, reste pourtant en rupture avec le modèle agricole dominant. Ce système qui privilégie les grands espaces ouverts et accessibles aux engins motorisés a oublié les anciennes structures agroforestières. Qui associaient vignes et arbres fruitiers (cerisiers, noyers, amandiers, chênes truffiers, pêchers), espacés régulièrement.
Les bénéfices apportés par l’arbre sont importants, car au niveau du système arbre/vigne, l’arbre permet :
- de tempérer les excès climatiques grâce à son effet de tampon climatique : il modère la turbulence et donc l’évaporation. Il modère également la température grâce à ses capacités de captation/restitution de l’énergie. Il permet donc d’accumuler de la chaleur propice au mûrissement du raisin.
- d’améliorer les ressources en eau, tant par leur qualité que par leur disponibilité, grâce à sa fonction d’ascenseur hydraulique (il transfère les eaux en profondeur vers la surface).
- d’améliorer le sol (meilleure capacité de stockage, meilleure structure du sol grâce à la décomposition des feuilles et des racines). L’arbre devient donc une pompe à nutriments pour les cultures qui lui sont associées. Il permet aussi de développer un dense réseau de champignons au niveau des racines, améliorant l’absorption de l’eau et des sels minéraux pour la vigne.
- de réduire le travail au sol, grâce à la fertilité du sol d’une part et à un couvert végétal permanent d’autre part.
Au niveau de l’exploitation, ce système apporte également des bienfaits car l’arbre permet :
- de contribuer à améliorer le cadre de vie et de travail ainsi que l’image du domaine.
- de diversifier les productions : l’arbre est une ressource de plus en tant que source de bois, fruits…
- de recréer une biodiversité en contribuant à recréer une vie dans le sol (augmentation du nombre de bactéries, de vers de terre…)
- de lutter contre les espèces ravageuses en favorisant la présence de leurs ennemis naturels, grâce au gîte et au couvert que l’arbre représente.
C’est ainsi que des écotones (zones de transition écologique entre deux systèmes) sont créées : haies, bandes d’herbe, arbres morts, là où vivent les ennemis des ravageurs. Parmi ces ennemis : 8 espèces de chauves-souris qui s’alimentent des papillons étant à l’origine des vers à grappe, un ennemi de la vigne. La chauve-souris peut consommer jusqu’à 3 000 insectes par nuit. Les abeilles également jouent un rôle important comme ennemi des ravageurs car elles fructifient la vigne. Certes, cette dernière est ensemencée grâce au vent mais le rendement est accru grâce à l’abeille : son butinage contribuerait à mettre le pollen en suspension dans l’air.
Au niveau du territoire, la présence de l’arbre agroforestier permet :
- d’embellir le paysage.
- de stocker du carbone puisque les arbres sont des puits de carbone : non seulement ils atténuent les effets du changement climatique mais ils recapitalisent les sols en carbone.
- de recréer un système écologique complet : la trame animale (gibier, abeilles, chauves-souris) et végétale se reconstitue, après avoir disparu des paysages devenus simplifiés et appauvris.
- de contribuer à réguler les flux d’eau en agissant comme filet de sécurité contre la pollution.
Diverses agroforesteries
L’image répandue de l’agroforesterie en Europe est linéaire : des arbres alignés régulièrement (souvent exploités pour leur bois) dans une parcelle de céréales. Le tracteur passe dans les rangées pour pulvériser ou labourer entre les arbres.
Cependant, ce n’est pas la majorité des configurations existantes. Tout dépend des objectifs du vigneron. L’espacement entre les arbres peut être plus ou moins large, les plantations peuvent être d’une seule culture ou diversifiées.
La tendance actuelle prend la forme d’alignements entre les parcelles ou de l’association de couverts végétaux aux haies, entraînant la réduction du travail du sol.
L’agroforesterie ressemble également à un ensemble de haies de pleins champs ou de bordures de champs, très utiles pour leur fonction de brise-vent et d’accueil de la biodiversité.
Les vignes seront plutôt associées à des espèces d’arbres au feuillage léger et peu volumineux, afin de réduire l’ombrage.
Tous les arbres ne sont pas destinés à être abattus pour leur bois. Certains forment des réservoirs de biodiversité et contribuent à l’amélioration des sols et de l’eau. Par exemple les trognes qui constituent des abris pour de nombreux animaux. Les jeunes saules, très flexibles, servent d’attache et maintien des ceps de vigne à leur piquet, à lier les cerclages en bois des barriques ou les fagots de sarments.
Un public favorable à l’agroforesterie
L’union de l’arbre et de la vigne est très prometteuse au regard de la prise de conscience qu’il devient nécessaire de réduire l’impact environnemental des activités agricoles et particulièrement viticoles.
De plus, les consommateurs attendent des producteurs une certaine qualité des paysages et des produits vendus. Ils attendent aussi un impact moindre sur la nature, sur les ressources naturelles, associant l’image de qualité entre le produit et le paysage qui le produit.
Et puis l’arbre est très important dans l’imaginaire collectif esthétique. Apprécier un bon vin, c’est aussi l’accès au plaisir, à l’ivresse, un aspect récurrent de toutes les civilisations (bières de maïs chez les Amérindiens, alcool de riz en Asie, etc.)
Il reste à développer ce système et à le tester réellement pour prouver sa pertinence. Des études sont en cours, notamment par l’Institut Français de la Vigne et du Vin. Ces projets de recherches viseront à réellement connaître l’impact de l’arbre sur les sols, la vigne, le microclimat et la biodiversité.
Découvrez le concept Covigneron
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